7 août 2008

BERLIN, 7 août 2008 (AFP). Le numéro deux allemand de l'énergie RWE met en garde contre un engouement exagéré pour les éoliennes installées en pleine mer, qui restent pour le moment un défi technique, bien qu'il ait lui-même des projets en la matière, selon une interview parue jeudi.

Alors que le gouvernement allemand veut alimenter 15% des foyers avec de l'électricité produite "off shore" d'ici 2030, Fritz Vahrenholt, responsable de l'énergie renouvelable chez RWE, souligne auprès du Financial Times Deutschland: "Ce sont des ordres de grandeur auxquels nous n'avons jamais eu affaire jusqu'ici."

Il est en particulier très sceptique face à l'offensive du fonds américain Blackstone, qui entend consacrer plus d'un milliard d'euros à des projets de parcs éoliens en mer le long des côtes allemandes.

"Blackstone sous-estime les risques", selon M. Vahrenholt, qui était auparavant patron de Repower, l'un des grands acteurs de l'éolien en Allemagne.

Ces réserves s'expliquant avant tout par les difficultés techniques qui se posent pour l'installation d'éoliennes en eaux profondes, jusqu'à 40 mètres de fond, et à des dizaines de kilomètres des côtes, ce qui rend la maintenance très problématique.

RWE, qui s'est déjà lancé dans l'éolien "off shore" aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, n'entend toutefois pas rester à l'écart en Allemagne et cherche des sites pour deux ou trois parcs au large du pays. "Nous allons construire au total une capacité de 1.000 mégawatts", a dit M. Vahrenholt.

Le numéro un allemand de l'énergie EON est lui aussi très réservé, et ne voit pas en l'éolien off shore un remède miracle à tous les maux, en particulier climatiques.

"L'idée est bonne mais les espoirs politiques qui y sont liés sont trop optimistes", disait récemment son patron Wulf Bernotat à propos des ambitions gouvernementales pour les éoliennes en mer.