11 août 2008

WASHINGTON, 11 août 2008 (AFP). L'administration Bush a proposé lundi un assouplissement de l'application de la loi sur la protection des espèces en danger ("Endangered Species Act") afin que ce texte ne puisse être utilisé pour réglementer les émissions de gaz à effet de serre.

Les changements proposés correspondent à l'interprétation actuelle du Bureau de la pêche et des parcs naturels (Fish and Wildlife Service) américain selon laquelle "il n'est pas possible d'établir une relation de cause à effet entre les émissions de gaz à effet de serre et des observations lointaines d'impact affectant les espèces animales (...) comme par exemple les ours polaires", explique un communiqué du secrétaire à l'Intérieur, Dirk Kempthorne.

Suite à une action en justice de groupes de protection de l'environnement et des pressions du Congrès, l'administration Bush avait annoncé le 15 mai sa décision de placer l'ours polaire sous la protection de la loi des espèces menacées en raison de la disparition progressive des glaces arctiques, vitales pour la survie de cet animal.

Selon des études scientifiques commandées par le gouvernement américain, les deux tiers des ours polaires auront disparu d'ici 2050 en raison de la fonte des glaces arctiques provoquée par le réchauffement climatique.

M. Kempthorne avait alors insisté sur le fait que la loi de protection des espèces menacées ne pouvait constituer un cadre juridique pour formuler la politique climatique américaine ou réglementer les émissions de gaz à effet de serre.

"Nous ne sommes pas un bon gestionnaire de nos ressources naturelles quand nous poursuivons des consultations sur les effets potentiels sur des espèces animales qui sont soient improbables ou impossibles à évaluer (...) soit présentent un risque très faible de menacer l'existence de ces animaux ou leur habitat", explique dans ce communiqué Dale Hall, le directeur du "Fish and Wildlife Service".

Le Congrès, -- et notamment le représentant démocrate Edward Markey (Massachusetts, est), président de la commission spéciale de la Chambre sur le réchauffement climatique et l'indépendance énergétique --, avait insisté pour que l'ours polaire soit déclaré espèce menacée avant l'octroi en février dernier de concessions fédérales d'exploration pétrolières en Alaska.

Ces permis concernent 30.000 hectares dans la mer de Chuckchi à proximité d'habitats d'ours polaires.

"L'administration Bush a simultanément annoncé des directives visant à permettre aux forages pétroliers et gaziers de se poursuivre sans contrôle dans l'Arctique, même si ces activités menacent d'extinction les ours polaires", avait alors souligné M. Markey tout en se félicitant de la décision de placer l'ours polaire sous la loi de protection des espèces menacées.