6 mai 2008

Pour ceux qui n'ont pas reçu notre lettre d'info de cette semaine, en voici les quelques lignes, commentées de nouvelles remarques. Vous l'avez compris, l'actualité s'est accélérée : depuis plusieurs années, ecolopop développe une analyse souvent très partisane, centrée sur l'imminence probable d'un choc pétrolier qui pourrait très bien être le dernier de tous les temps, et dont les conséquences vont affecter tous les rouages de la civilisation occidentale. Aujourd'hui, heureusement (pour nous les sensibles, écologistes et quelques scientifiques) ou malheureusement (pour nous les riches, véhiculés, télévisés, modernes), l'évidence durcit son verdict, avec un baril qui se ballade de record en record (123$ ce jour). Comme le dit Richard Heinberg, IT'S HAPPENING. Au fil des billets, nous vous avons fait découvrir de nombreux autres spécialistes de la question, parmi lesquels Matthew Simmons, JH Kunstler, David Strahan, Colin Campbell, qui tous ont cette particularité étrange de s'intéresser précisément à cette hasardeuse question de l'imminence du Peak Oil que nous avons suivi depuis l'ouverture du blog... Gardons nous toutefois de quelque triomphalisme.

Desespoir ou délivrance ?

Premièrement, la cure de désintoxication, si elle s'avère bonne pour la planète, présente à court terme de tristes perspectives. Pour le plus grand nombre d'entre nous, la pénurie de pétrole, c'est pas très joyeux : il faut s'attendre à des mois difficiles si le choc se durcit, ce qui est envisageable. A contrario, on peut se tromper (ce serait dommage pour la planète) : il reste toujours de nombreux et très sérieux commentateurs défendant les thèses d'un choc temporaire, étayé par les abondantes réserves de pétrole bitumeux du Canada notamment. Il y a presque un an, les éditos du magazine économique Challenges développaient une série d'articles avec en couverture un titre moqueur : "le mythe de la pénurie". On y lisait notamment "La peur de manquer de pétrole ne date pas d'hier ! Dès 1920, les premières Cassandre se sont fait entendre. Les réserves prouvées de l'époque permettaient d'atteindre péniblement 1950. Entre-temps, la consommation a été multipliée par plus de 40 ! "

Ce qui était vrai il y a an l'est encore aujourd'hui. Il y a plein de raisons "d'esperer " (il y a encore plein de pétrole) et quelques unes de "s'inquiéter" (y'a plus). Le verre est il à moitié vide ou à moitié plein ? A ecolopop, nous nous sommes fait une spécialité de l'actualité environnementale, qui de toute façon à terme devra bien se raccrocher avec le seul avenir possible, qu'un simple mot résume : sobriété.

La Lettre du 1er mai

L'actualité s'est accélérée ce mois avec une avalanche de confirmations d'une réalité géologique qui se durcit de jour en jour : la production de pétrole ne suit plus la demande, les prix se sont envolés entre 115 et 120 dollars le baril. Parallèllement, la facture alimentaire s'est alourdie au point de mettre en péril la paix civile dans de nombreuses régions du monde. Mais heureusement la prise de conscience est à la hauteur de ces défis : l'hebdomadaire Newsweek <http://www.ecolopop.info/article/newsweek-cover-whos-the-greenest-of-them-all> fait le point cette semaine sur les avancées en matière d'écologie, science qui est passée d'un état de loisir confidentiel à celui d'enjeu planétaire du 21e siècle.

Lire aussi