24 avril 2008

WASHINGTON, 24 avr 2008 (AFP). L'injection de particules de sulfate dans la stratosphère terrestre pour combattre le réchauffement de la planète comme l'envisagent des scientifiques risque de sérieusement endommager la couche d'ozone, conclut une étude publiée jeudi aux Etats-Unis.

"Tenter de refroidir artificiellement la planète (avec des injections de sulfate dans la haute atmosphère) pourrait avoir des effets secondaires dangereux (...) en détruisant la couche d'ozone", selon nos travaux, explique Simone Tilmes, du Centre national américain de recherche atmosphérique (NCAR), principal auteur de cette étude.

"Alors que le changement climatique représente une menace majeure, davantage de recherches sont nécessaires avant que nous nous lancions dans des tentatives de solutions de géoingénierie", ajoute-elle. Ses travaux paraissent dans Science Express, l'édition en ligne de la revue américaine Science.

Cette scientifique explique que l'injection régulière de sulfate dans la stratosphère, qui se situe entre 10 et 50 kilomètres d'altitude, pourrait entraîner des pertes importantes d'ozone au dessus de l'Arctique et retarder de 30 à 70 ans la reconstitution de la couche d'ozone dans l'Antarctique dans laquelle il y a un trou.

L'ozone est une molécule rare. Dans la basse atmosphère elle est produite par la pollution, notamment automobile, et est nuisible pour la santé. Dans la stratosphère où elle se forme naturellement, elle a au contraire un effet protecteur pour la biosphère en bloquant le rayonnement solaire UV-B responsable des cancers de la peau.

Ces dernières années, des climatologues étudient des approches de géoingéniérie pour refroidir la planète et minimiser les effets les plus sévères du réchauffement climatique attribué à l'accumulation de gaz à effet de serre. De telles mesures compléteraient les efforts entrepris pour réduire les émissions de ces gaz.