15 mai 2007

waterbottlez.jpgOn se souvient, il y a quelques mois, de publicités vantant la pureté de l'eau... du robinet. Bien qu'analysée des dizaines de fois par jour, cette eau qui coule librement des stations d'épuration aux robinets bien propres de millions de foyers n'est pas exempte de soupcons : on lui donne aisément la capacité de charrier antibiotiques, contraceptifs, et autres miracles de la médecine moderne qui dans un cycle infini passent de famille en famille par le réseau d'adduction. Même si ces suppositions ne sont que rumeur, il n'y a qu'à sentir l'eau qui s'évapore du pichet pour se nettoyer les narines au chlore... Alors, tous au supermarché, tous aux bouteilles ? Pas si sur. Un rapport de l'organisme américain Worldwatch Institute, publié cette semaine, révèle l'impact environnemental et économique des eaux en bouteille.

Alors que les pays développés la consomment par sécurité, Ling Li, auteur du rapport, souligne que l'eau en bouteille est parfois moins contrôlée que celle du robinet. De plus, "l'exploitation excessive" des sources minérales peut engendrer un tarissement des cours d'eau et des nappes souterraines. Le pompage, la mise en bouteille, l'emballage ou encore le transport représentent une dépense énergétique importante.

L'emballage nécessite des millions de tonnes de plastique. La plupart des eaux sont commercialisées dans des bouteilles en PET, dont le recyclage consomme très peu d'énergie et dont la combustion ne produit pas de chlore. Or, le recyclage de ce type de bouteille est en perte de vitesse. 23,1% des bouteilles américaines ont été recyclées en 2005 contre près de 40% dix ans plus tôt. Enfin, en ce qui concerne le prix, l'eau en bouteille est de 240 à 10 000 fois plus chère que l'eau du robinet.

"L'industrie de la boisson est la première bénéficiaire de notre obsession de l'eau en bouteille. Mais cela n'est d'aucun secours pour le nombre ahurissant des laissés-pour-compte à travers le monde, qui considèrent l'eau potable au mieux comme un luxe, au pire comme un objectif impossible à atteindre" déplore Ling Li. Selon les chiffres annocés par Worlwatch, 35% à 50% des populations urbaines d'Afrique et d'Asie n'ont pas accès à l'eau potable.

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