3 février 2007

Les plages de la Presqu'île de Gâvres, constituant le plus important cordon dunaire de Bretagne, à l'entrée de la rade de Lorient, sont-elles menacées par l'éternelle voracité des vendeurs de matériaux de construction ? On peut le croire : enduits, ciments, parpaings, tous ces éléments vitaux d'un secteur d'activité en pleine forme crient famine. C'est de sable qu'il s'agit, matériau essentiel à toutes les étapes d'un chantier classique. On voit tout de suite la pertinence de méthodes alternatives, comme la construction à base de végétal (Bois, paille, chanvre, pierre, terre cuite). Mais il faut reconnaitre que les moeurs héritées des chantiers de reconstruction, après la dernière guerre mondiale, ont la vie dure : le ciment et le parpaing, appréciés en d'autres circonstances pour leur solidité de blockhaus, ont de beaux jours devant eux, malgré leurs piètres performances en terme de confort de vie, et leur déplorable bilan énergétique.

Et encore une fois, c'est la nature qui paye : en témoigne le projet d'exploitation des sables du littoral de Gâvres à Quiberon par le cimentier Lafarge, en cours d'étude. C'est plus exactement la filiale Granulats Ouest qui s'intéresse aux sables situé à quelques kilomètres des cotes, engageant un programme d'étude pour l'année 2007 auxquel, heureusement, ont répondu vivement de nombreuses associations de défense de l'environnement. Il faut dire que l'enjeu est de taille : l'industriel prévoit d'extraire 600 000 tonnes par an sur une durée de 30 à 50 ans, menaçant les écosystèmes locaux, du fait des phénomènes d'érosion qui pourraient très bien affecter le cordon dunaire.

"Je ne voudrais pas que dans vingt ou trente ans, avec une côte défigurée, mes petits-enfants me demandent : "Qu'est-ce que tu as fait ?". Geneviève Marchand, maire de Saint-Pierre-Quiberon, citée par Libération (article du 23 octobre), exprime ici un bon sens qui fait souvent défaut. Réunis, le 30 décembre 2006, à l’invitation de l’Association de Sauvegarde et de Protection du Littoral de Gâvres, une vingtaine d’associations (Eaux et Rivières de Bretagne, UMIVEM, Union des Associations de Défense du Littoral, SOS Petite Mer,Mieux Vivre au Pays de Lorient ….) ont donné leur accord de principe à la constitution d'un collectif de défense, initiative qui a déjà recueilli le soutien d’une trentaine de personnalités (Loïc Perron, Erik Orsenna, Jimmy Pahun, …). Les actions seront suivies par le site de l'association Mieux Vivre en Pays de Lorient... A suivre !

Source : Agence Bretagne Presse - Communiqué Mieux Vivre au Pays de Lorient