12 janvier 2007

Décidément, la politique est un panier de crabes. Nous qui n'étions pas forcément opposés à la démarche historique des Verts, qui autrefois furent les seuls à défendre les arguments de la nature, sommes plutôt perplexes face au déferlement de critiques stériles contre celui qui a réussi à placer le problème sur le devant de la scène. De quoi Nicolas Hulot est-il coupable ? Tout simplement de n'avoir pas rejoint Le Parti, qui se comporte comme toutes les autres formations politiques, et finalement comme une religion : si t'es pas avec nous, t'es contre nous. Tel est le message qu'adresse Yann Wehrling, porte-parole national des Verts, à Nicolas Hulot dans sa chronique publiée cette semaine par Le Monde.

Yann Wehrling démarre très fort en titrant : "Hulot ou l'écologie dévoyée". Son message consiste,  en s'adressant à Nicolas Hulot, à  tenter de récupérer l'homme : "Nous t'attendons.". Argument principal : l'écologie est un combat, pas une démarche.  On retrouve dans cette interpellation de Yann Wehrling tous les attributs d'une logique guerrière qui, certes pointe du doigt de nombreux responsables, comme la FNSEA qui promeut l'agriculture intensive. Mais  à l'évidence la logique des Verts reflète un grave dysfonctionnement de notre démoctratie qui  veut que chacun doit s'avancer masqué derrière l'étiquette de son parti. Nicolas Hulot de son coté, tente une démarche  réellement alternative :  en choisissant (pour l'instant ) de rester apolitique, il montre que l'enjeu écologique  s'adresse à tous,  y compris (et surtout) les grands polleurs QUE NOUS SOMMES TOUS .

Car à l'heure actuelle, évidemment, il n'est plus question de débats, mais d'action. Les politiques, en jouant avec les mots et les beaux discours, contribuent à mettre les problèmes fondamentaux de coté. Et les Verts, en affichant clairement leur logique de parti, participent de ce jeu stérile qui mène notre pays vers l'effondrement.

Autre critique : la Fondation de Hulot est financée par des multinationales 0(L'Oréal, TF1..). ET ALORS ? Il est grand temps d'appliquer le principe du Pollueur-Payeur, c'est ce qu'a réussi à faire Nicolas Hulot par le biais de sa fondation.

Si on commence à émettre des doutes sur ce mode de fonctionnement, alors tout est perdu d'avance : encore une fois, si chaque sponsor devait être écologiquement correct pour financer une organisation écologiste, alors on n'avancerait pas beaucoup...

Ceci dit, nous le concédons, Dominique Voynet a elle aussi de belles propositions pour l'avenir de notre pays (voir son blog). Malheureusement, on le sait, elle prêche dans le désert depuis des décennies sans grand résultat.

Hulot, en quelques mois, a réussi a faire signer son pacte écologique par les 3 grands candidats : Sarkozy, Royal, Bayrou (qui fut le premier à réagir)
Nous laisserons la parole, pour conclure, à la réponse que Jean Paul Besset, porte parole de Nicolas Hulot, a publié, lui aussi dans Le Monde : "lorsque le brise-glace est en route, mieux vaut prendre le chenal plutôt que de chipoter sur la couleur du bateau et risquer de rester échoué sur la banquise ?"