10 janvier 2007
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On reconnaît une fois de plus, face au rouleau compresseur du gouvernement associé aux intérêts des compagnies pétrolières, la pertinence des organisations indépendantes telles que l'UFC Que Choisir, qui publie aujourd'hui un communiqué qui dénonce le plan biocarburant récemment concocté par nos chers et reponsables dirigeants pour soulager la dépendance de notre pays face aux pays producteurs d'or noir. Selon l'UFC Que Choisir, ce plan est "dispendieux et aveugle" : en favorisant l'éthanol par rapport au biodiesel, le gouvernement fait-il fausse route ?

Il est vrai que la production de biodiesel est moins couteuse : l'huile extraite de plantes telles que le tournesol, le chanvre, le soja, est directement utilisable par de nombreux modèles de diesel, pourvu qu'ils ne soient pas trop perfectionnés. De nmobreux agriculteurs, ces dernières années, se sont heurtés, ni plus ni moins, à une interdiction d'utiliser leur production comme carburant, ou à une taxation excessive.

De son coté, l'UFC Que Choisir préconise une division par deux de l'avantage fiscal sur les biocarburants et que soit "modulée" la défiscalisation de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) "en faveur du biodiesel et à la défaveur de l'éthanol à base de céréales".

Invitant le gouvernement à organiser une "conférence de consensus scientifique", l'UFC souhaite un rééquilibrage de la politique pétrolière "en diminuant l'effort financier pour les producteurs de biocarburants et en investissant davantage sur les transports en commun ou les moteurs économes".

Depuis leur autorisation de commercialisation le 1er janvier en France, au moins neuf pompes "vertes" ont été mises en service. L'objectif du gouvernement est d'en implanter entre 500 et 600 d'ici 2008.

Pour y parvenir, le gouvernement a annulé début janvier des taxes sur la partie verte (85% maximum) du produit afin de le rendre compétitif par rapport à l'essence. Son objectif : accroître la part des biocarburants dans la consommation totale d'essence à 5,75% en 2008 et 7% en 2010 en France.

Pour l'UFC, le plan français présente "deux carences rédhibitoires".

La première est "une forte incertitude scientifique" sur le rendement énergétique de certains biocarburants, en particulier l'éthanol à base de céréales. La seconde est un avantage fiscal "démesuré" octroyé aux producteurs.

Il serait "fondamental" de porter l'"effort" sur les transports en commun, les moteurs économes et le fret ferroviaire, estime l'UFC.

Le biodiesel ou le diester, fabriqué en France à partir de produits oléagineux, est "plus intéressant" que l'éthanol fabriqué dans l'Hexagone, avance l'organisation.

Elle estime que l'éthanol français présente "peu d'intérêt" pour le consommateur et pour l'environnement et plaide pour l'importation de son concurrent brésilien, à base de canne à sucre, qui vaut 15 à 20 centimes de moins le litre de carburant.

l'UFC Que Choisir publie par ailleurs, sur son site, un dossier complet consacré à la question de la dépendance énergétique du pays, qui évidemment va contre l'intérêt du consommateur alors que de nombreuses mesures permettent de soulager la facture : en préconisant un Plan Marshall Pétrole,  l'UFC souhaite inciter l'état à convertir la rente pétrolière (par le biais des TIPP mais aussi de  taxes élevées  sur les profits des compagnies pétrolières ) en investissement au profit d'alternatives au pétrole.