13 décembre 2006

Les conseillers du Parti Socialiste sont très fort pour trouver des expressions choc. Après l'emblématique Désir d'Avenir, Ségolène Royal vient de sortir un nouveau tour de sa poche magique : l'excellence environnementale est donc l'expression consacrée qu'elle dévoile dans une interview au Nouvel Observateur. Elle a même choisi de s'adresser à Nicolas Hulot pour lui signifier sa pleine acceptation du pacte écologique qu'il propose. Et non contente d'avoir grillé la priorité à Sarkozy sur ce sujet, Mme Royal a choisi de surenchérir, en empruntant à droite et à gauche les idées les plus porteuses. On retrouve ainsi le thème cher à Yves Cochet, celui de la fin du pétrole; elle en profite pour tirer sur le bilan des années Chirac, assez dramatique il faut l'admettre. On lui accorde aussi la mention du lobby des industries chimiques, qui a réussi à affaiblir le traité d'étude des substances chimiques, REACH.

Extraits :
"Le Pacte écologique est un engagement qui touche au cœur de l’exigence environnementale, mais je propose de lancer dès maintenant une nouvelle étape allant au-delà. [...] La France doit devenir exemplaire en matière de politiques publiques visant au développement durable dans l’ère de l’après-pétrole. [...] Le bilan de la droite sur le développement durable est catastrophique pour la France : dégradation de la recherche,[...], recul sur la taxe sur les véhicules polluants, baisse du budget de l’ADEME…
[...]
Les 5 propositions de Nicolas Hulot sont des " premiers pas "
[...]
Merci à Nicolas Hulot
"

L'une des mesures annoncées concerne le domaine du bâtiment. Elle ravira nos amis de St Nolff (un petit peu de pub ne fait jamais de mal : Ma Maison Ma Planète, chauffe-eau solaire thermiques) : "Je le dis aux professionnels du bâtiment. Si je suis élue, tous les permis de construire devront intégrer des installations en énergies renouvelables. Ils doivent anticiper ces nouvelles normes et les voir non pas comme une contrainte mais comme une chance de conquérir des marchés extérieurs."

N'en déplaise à certains détracteurs de l'homme d'Ushuaia (chers lecteurs, nous attendons déjà vos commantaires !), on constate qu'au delà des clivages droite gauche (il était hier chez Chirac), son rôle sera réellement déterminant dans la rédaction des promesses de campagne des candidat(e)s. Souhaitons que les promesses se transforment en actes. Ce sera une autre paire de manches, et nous le savons il faudra là aussi trouver des moyens de pression pour ne pas relacher l'attention des futurs hommes (ou femmes) du pouvoir d'après mai 2007.