18 octobre 2006
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De la misère humaine à la misère environnementale, il n'y a qu'un pas que nous franchirons sans complexe. Loin du bio-glamour et autres divagations éco-chic des stars qui s'émeuvent, à juste titre, du sort de la planète, dans un espace-temps inconcevable pour les "bobos" qui lèvent leur maison bio en bois, les pauvres en France galèrent entre centres sociaux, soupes populaires, cherchant desespérément un médecin qui accepte de prendre en charge la CMU. Les associations sont unanimes à dénoncer l'aggravation de la situation, et affirment que les choix gouvernementaux (baisses d'impots) n'ont rien fait pour redresser une redistribution en panne de richesses. Un million d'enfants  connaissent cette galère, certains même sont dans la rue. Un symptôme préocuppant d'une accélération inquiétante de la marche du monde. Economie, pollution, gouvernement, égoïsme généralisé, qui est responsable ? Tous les ans depuis une vingtaine d'années, les radios et télévisions rappelent aux bons souvenirs des contemporains qui peuvent en profiter (sans toit, pas de télé) que des millions de personnes en France, des milliards dans le monde, vivent dans un état de pauvreté incroyable. La journée internationale du refus de la misère, le 17 octobre de tous les ans, marque une série de manifestations organisées par des ONG comme ATD Quart Monde, ou Emmaus, qui travaillent d'arrache pied tout au long de l'année pour faciliter les démarches et accès aux commodités indispensables pour des millions d'individus qui en sont privés : logement, soins, alimentation, éducation...

Conférences, théatres, rassemblements : on retrouve dans le programme de cette journée le caractère décentralisé de ces organisations humanitaires dont on reçoit curieusement trop peu d'échos tout au long de l'année : la campagne présidentielle saura-t-elle consacrer à ce sujet l'importance qu'il mérite ? C'est l'un des temps forts de la journée d'hier, où l'on découvrait une lettre type à envoyer aux candidats, marquant ce 'refus de la misère', refus d'une indigence qui s'installe durablement dans le pays. Animées par de nombreux bénévoles, elles tissent un réseau social dans un pays où, selon la plupart des observateurs, les inégalités se creusent dangereusement, autant dans les villes qu'au niveau d'un pays, mais également sur tous les continents. Un journal a été publié, distribué gratuitement et téléchargeable au format PDF : loin du misérabilisme, les 16 pages de ce canard déchainé montrent que l'action, bien qu'insuffisante, porte ses fruits. Une forme d'encouragement.