12 juillet 2006

Ce sont des annonces peu remarquées mais essentielles car elle programment les investissements publics en matière de production d'electricité. François Loos, ministre délégué à l'Industrie, présentait ce lundi la programmation pluriannuelle des investissements de production électrique(PPI) pour 2005-2015, qui doit garantir l'approvisionnement du territoire en faisant une part croissante aux énergies renouvelables. Communiqué de presse.

Plus exercice prospectif que plan quinquennal, la PPI dresse un inventaire complet de l'offre et de la demande, réalise une projection sur la période et identifie les moyens de production, complémentaires aux investissements déjà connus, nécessaires pour assurer l'approvisionnement électrique. La PPI est la mise en oeuvre concrète des orientations de la politique énergétique française en matière de production d'électricité.

Après avoir transmis en juin dernier au Parlement le rapport relatif à la PPI, le ministre en charge de l'énergie, a pris le 7 juillet 2006 un arrêté fixant des objectifs, exprimés en termes de puissance à installer, pour les différentes sources d'énergie (nucléaire, fossile, renouvelable). Cet arrêté, qui détaille les investissements nécessaires pour que la rencontre entre l'offre et la demande d'électricité soit assurée, permet au ministre, quand les acteurs du marché n'ont pas prévu suffisamment d'investissements, de lancer des appels d'offres pour différentes catégories d'outils de production d'électricité.

En matière d'énergie renouvelable, l'arrêté prévoit un développement des filières pour porter leur production à 21% de la consommation en 2010. Ceci suppose de maintenir, voire d'augmenter, la production hydroélectrique et de développer très significativement l'éolien et également la production d'électricité à partir de biomasse. Pour soutenir le développement de ces énergies et conformément aux annonces faites par le Premier ministre, le 10 juillet, le ministre a d'une part signé des arrêtés révisant les tarifs d'obligation d'achat, d'autre part lancé la procédure d'appel d'offres pour des centrales de production d'électricité à partir de biomasse pour 300MW.

En matière d'énergie nucléaire, l'arrêté prévoit la mise en service d'un nouveau réacteur nucléaire d'ici 2012. EDF a demandé aux ministres compétents, le 4 mai, l'autorisation de créer un réacteur EPR à Flamanville (Manche). Cette autorisation, qui doit être délivrée par décret, fait actuellement l'objet d'une enquête publique. Cette mise en service permettra d'aborder dans de bonnes conditions la question du remplacement du parc nucléaire actuel, qui se posera à partir 2015.

En matière d'énergie fossile, le rapport prévoit la remise en service par EDF de 2600 MW de groupes fioul et la construction par EDF de 500 MW de turbines à combustion. Pour assurer la sécurité d'approvisionnement, il prévoit l'installation de moyens de semi-base ou de pointe complémentaires à hauteur de 800 MW en 2010 et 5200 MW en 2015. Ces besoins devraient être satisfaits essentiellement par des cycles combinés à gaz, deux fois moins émetteurs de CO2 que les centrales à charbon.

Le rapport PPI signale également l'existence de besoins d'investissements particulièrement urgents pour certaines zones géographiques : la région Provence Alpes Côte d'Azur, la Bretagne, la Corse, la Réunion et Mayotte. Le ministre délégué à l'industrie entend poursuivre son action et mettre en oeuvre les solutions identifiées par le rapport PPI pour ces régions.

Ces besoins de capacités de production nouvelles tiennent compte de l'effort important fait en matière d'économie d'énergie. Ainsi, en 2005, la dépense publique pour la maîtrise de la demande énergétique et le développement des énergies renouvelables (pour l'électricité, la chaleur et les carburants) s'est élevée à un milliard d'euros, dont 450 millions de dépense fiscale pour la maîtrise de la demande énergétique dans le logement. Cette politique, vise à accompagner les efforts faits par tous les Français, particuliers et professionnels, qui commencent à prendre conscience de la nécessité d'économiser l'énergie : elle s'est traduite notamment par une baisse de l'intensité énergétique de 1,6%/an en 2005 à comparer à une baisse de 1,3% pour l'ensemble de l'Union européenne.

Le rapport, qui a été préparé par un groupe de travail associant l'ensemble des acteurs (administrations, industriels, associations), et l'arrêté, démontrent la volonté du Gouvernement d'atteindre les objectifs de la politique énergétique fixés par la loi du 13 juillet 2005, en matière de sécurité d'approvisionnement, de diversification des sources d'énergie et de lutte contre l'effet de serre.

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