6 juillet 2006

05_08_16_concentrator_solar.jpgC'est la conclusion d'un rapport réalisé à la demande du Ministère Fédéral Allemand de l'Environnement, qui tient compte, enfin, des facteurs annexes : création d'emplois, réduction des émissions de gaz à effet de serre, indépendance énergétique. Ce rapport affirme aussi qu'il est possible d'honorer, à l'horizon 2050, les besoins en production éléctrique de toute l'Europe, UK et Irlande inclus, en baissant de 70% les émissions de co2 et surtout sans recours au nucléaire. La clé de ce scénario tient bien évidemment dans l'utilisation d'énergies renouvelables, qui seront valables pour des milliers d'années !

Mais l'intérêt principal de ce scénario original tient dans l'accueil de pays du Nord l'Afrique dans l'équation énergétique : plutôt que d'importer du pétrole, pourquoi ne pas importer du soleil ? Les technologies actuelles nous permettent en effet d'installer des énormes centrales solaires, basées sur les techniques de concentration solaire, dans les déserts. La centrale à concentrateur solaire, contrairement au photovoltaïque, génère de la vapeur d'eau à partir de miroirs géants, pour actionner des turbines. Rien de magique, ça fonctionne en Californie depuis plus de 20 ans. Franz Trieb, Directeur des études liées à ces formes d'énergies, explique : "Chaque année, un kilomètre carré de désert reçoit en énergie solaire l'équivalent de 1,5 millions de barils de pétrole". Etant donnée la surface des déserts sur la planète, on comprend que la consommation énergétique est largement honorée (de l'ordre de 85 millions de barils de pétrole par jour).

Encore plus important, le rapport parle argent : le cout d'un baril de pétrole approchant les 80 $ (75$ à ce jour), se compare au cout de la génération de l'énergie équivalente avec la technologie des concentrateurs solaires, qui est de 50$ pour une énergie équivalente à un baril de pétrole. Le seul problème, apparement résolu selon le rapport, est celui du transport de l'électricité sur de longues distances : seulement 3% de pertes sur 1000 km selon Franz Trieb, en utilisant des lignes à haute tension modernes. A ce compte, l'achat d'electricité par les pays du Nord de l'Europe seraient déjà rentables, avec des pertes de l'ordre de 10% seulement, à comparer avec les 50 à 70 % de pertes que l'on accepte couramment sur les réseaux nationaux.

Enfin, d'autres avantages annexes, non des moindres, viennent parfaire ce scénario idyllique : les pays producteurs de soleil sont souvent les plus pauvres. Ces centrales permettraient de leur donner accès à une énergie pas chère, source de nombreux bienfaits : désalinisation de l'eau de mer, richesse à foison. On imagine bien les transformations potentielles de ces contrées du Nord de l'Afrique si on envisage le transfert de capitaux détenu actuellement par les producteurs de pétrole dont l'exhubérante ville de Dubaï est un effrayant symbole.

RAPPORT : New study shows how Europe can make deep cuts in CO2 emissions and phase out nuclear power at the same time (PDF, 4 pages)

Site : Trans-Mediterranean Renewable Energy Cooperation