4 juillet 2006

Incroyable. La création, en France, d'un organisme public dédié à une forme d'énergie autre que la sacrosainte nucléaire annonce-t-elle une évolution profonde des mentalités technocratiques d'un état moribond ? Le ministre délégué à la Recherche, François Goulard, a signé lundi 3 juillet le protocole de création de l'Institut national de l'énergie solaire (INES) au Bourget du lac (Savoie) qui deviendra dans trois ans le "centre français de référence dans ce domaine d'avenir". Situé dans un décor magnifique dans le parc technologie Technolac, à côté du lac du Bourget, pas loin du premier centre de formation aux énergies solaires que nous évoquions hier, l'INES a pour but de "regrouper des forces disparates dans la recherche sur le solaire" et, bientôt, "il aura une masse critique pour se comparer avec mes meilleurs centres du monde", a déclaré le ministre.

Plus de 100 chercheurs issus du CNRS, du CEA et de l'université de Savoie sont déjà présents sur le site. Leur nombre devait passer à 250 dans les trois ans ans. De nouveaux bâtiments totalisant 12 000 m2 vont être construits. L'investissement est de 60 millions d'euros, financés en moitié par l'Etat. La région Rhône-Alpes et le conseil général de la Savoie prennent en charge chacun 15 millions d'euros.
A une centaine de mètres des futurs locaux d'INES, le ministre a aussi visité le site de Photosil, un groupement d'entreprises qui a déposé cinq brevets afin de fournir à l'industrie solaire du silicium pour les panneaux solaires à prix réduit.
"Il existe plusieurs sortes de silicium, il y a le silicium pour la métallurgie, qui comporte beaucoup d'impuretés et qui vaut 1,5 dollar le kilo, et le silicium pour l'électronique, avec très peu d'impuretés qui coûte 60 dollars US le kilo, c'est celui utilisé dans l'industrie solaire", a expliqué Robert de Franclieu, directeur d'Appolon Solar, composante de Photosil.
"Le silicium dans son utilisation pour le solaire n'a pas besoin d'un telle pureté, c'est pourquoi nous sommes en train de valider, par la création d'un prototype, un nouveau procédé visant à la production d'un silicium moins raffiné qui sortirait à 15 euros le kilo", a-t-il précisé. L'objectif est de pouvoir lancer une industrialisation rapide de ce procédé, car on estime que d'ici 2010 la consommation de silicium pour l'industrie solaire dans le monde sera multipliée par 2,5, a ajouté M. de Franclieu.

Lien : Institut National de L'Energie Solaire