21 avril 2006

La ville de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) accueillera dès 2007 les nouveaux bâtiments du premier groupe scolaire  "zéro énergie", dont le but est de produire autant - voire plus - d'énergie qu'il n'en consommera. Constitué de 5 classes de maternelle et 7 classes de primaire, il sera construit dès cette année avec les meilleures techniques d'isolation renforcée combinée à une conception bioclimatique permettant de convertir le maximum d'énergie solaire pour optimiser les dépenses de chauffage. Rien de bien innovant dans tout ça, sauf que cela constitue quand même une première en France pour un établissement scolaire.

Coté consommation, la combinaison de ces réflexions économique autant qu'environnementales feront baisser les factures énergétiques : les besoins de chauffage oscilleront entre 10 et 13 kW/h par m² et par an, contre 50 pour des bâtiments normaux. Une pompe à chaleur puisant l'énergie dans le sol assurera la majeure partie du chauffage. L'eau chaude sanitaire sera fournie pour les trois quarts par 30 m² de capteurs en toiture, le reste étant électrique. Installés sur le toit, 650 m2 de panneaux photovoltaïques fourniront l'électricité, dont la consommation (éclairage, ventilation, ascenseurs, informatique, etc.) constitue le poste le plus difficilement compressible.

L'éclairage naturel sera optimisé. Ainsi, les couloirs, situés l'un au-dessus de l'autre, seront transparents (verrière et dalles de verre), permettant à la lumière zénithale de traverser le bâtiment de haut en bas. Des cellules photoélectriques empêcheront d'allumer la lumière - ou l'éteindront automatiquement - si la luminosité est suffisante.

 

Le bâtiment, producteur d'énergie, pourra quand les conditions sont favorables, revendre son électricité à EDF. L'objectif, sur un an, étant que l'école en produise autant qu'elle en consomme.

Le maire de Limeil-Brévannes, Joseph Rossignol, espère même qu'elle en fabriquera davantage. Le simple équilibre rendra le groupe scolaire bénéficiaire. En effet, EDF sera tenue de lui racheter le kW/h à 15 euros alors qu'elle le lui vendra à 6 centimes. Le gain devrait atteindre 6 000 euros par an.

Le coût des travaux tournera autour des 5 millions d'euros dont 1,6 million de surcoût par rapport à un bâtiment normal.

 

"C'est le projet le plus avancé en France", selon Alain Bornarel, du bureau d'études techniques Tribu, spécialisé en haute qualité environnementale (HQE). "Cette réalisation fera date. Ce sera une référence", renchérit Hubert Pénicaud, architecte, ingénieur, spécialiste des problèmes d'énergie.

 

Source : Article du Monde "Les paris de la première école zéro énergie en France"

A Lire : La conception bioclimatique : Des maisons confortables et économes de Jean-Pierre Oliva (Editions Terre vivante)