14 février 2006

clemenceau-amiante.jpegL'affaire du Clémenceau, embarrassante pour le gouvernement français, a ceci de positif : elle met en valeur les actions des Organisations écologistes qui, comme Greenpeace, avaient activement dénoncé la solution choisie depuis des mois. En envoyant le navire se faire désamianter dans un pays moins regardant, notre "défense nationale" espérait s'en tirer à bon compte en se passant d'indispensables précautions et protocoles de sécurité pour les personnels chargés du désamiantage. La morale, c'est qu'on saura maintenant que les lois internationales ne sont plus si flexibles que ça. On peut remercier la Court Suprême d'Inde pour ce jugement sévère, qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas : il est probable que la France n'ait pas respecté la Convention de Bâle dans cette affaire, qui de surcroit n'est pas un cas isolé. En refusant que le porte-avions français pénètre dans ses eaux territoriales la Cour suprême Indienne demande qu'un nouveau groupe d'experts détermine exactement, et de façon indépendante, la nature des matériaux dangereux qu'il transporte.

Bonne nouvelle de plus, il se pourrait que des malversations soient mise en évidence, au niveau du ministère de la Défense : en France, c'est le commissaire du gouvernement, magistrat indépendant chargé de dire le droit, qui a recommandé au Conseil d’Etat français de suspendre le transfert de l’ancien porte-avions en Inde. Motif de cet avis ? « Il y a des doutes sur la présence d’une importante quantité d’amiante que les écritures du ministre (de la Défense) ne permettent pas de lever », a affirmé le commissaire au gouvernement Yann Aguila. (dessin de Greenpeace)

Lire aussi dans la Tribune de Genève : "Le Clemenceau n’est qu’un exemple. Le pire est à venir!"

"Combien d'amiante reste-t-il sur le Clemenceau? Telle est la question. Paris affirme qu'il y aurait 46 tonnes de matériaux amiantés, situés dans les parties inaccessibles sans toucher à la navigabilité du bâtiment. Mais selon deux nouvelles évaluations d'experts citées par Greenpeace, il en resterait en réalité entre 500 et 1000 tonnes. L'organisation écologiste estime que le démantèlement du navire sur un chantier qu'elle juge vétuste et mal équipé menacerait l'environnement et la santé des ouvriers."